La Ville de Marseille a commandé une étude (EQIS-PA) visant à mesurer les conséquences économiques et sanitaires de la pollution atmosphérique, ainsi qu’à estimer les gains attendus d’une amélioration de la qualité de l’air d’ici 2030 et 2050, selon les standards de l’Union européenne.
La pollution de l’air, un tueur plus redoutable à Marseille qu’ailleurs en France
Bien que la qualité de l’air s’améliore globalement, plus d’un tiers des Marseillais — soit 337 000 personnes, représentant 39 % de la population — restent exposés à des niveaux de pollution supérieurs aux seuils européens fixés pour 2030, rappelle Christine Juste, adjointe à l’Environnement et à la lutte contre la pollution.
En clair, près de quatre habitants sur dix demeurent vulnérables à diverses pathologies : maladies métaboliques (comme le diabète de type 2), cardiovasculaires (AVC, infarctus) ou respiratoires (asthme chronique, BPCO).
Ces impacts sanitaires, révélés pour la première fois par Santé publique France en début d’année, mettent en lumière l’ampleur du phénomène.
Chaque année, la pollution aux particules fines (PM2,5) est ainsi responsable de 780 décès prématurés à Marseille, soit 11 % de la mortalité totale de la ville. Le dioxyde d’azote (NO₂), autre polluant majeur, entraîne de son côté 440 décès, représentant 6 % des décès.
Au total, la part de la population marseillaise qui meurt prématurément à cause de la pollution atmosphérique (0,089%) dépasse celle observée au niveau national (0,058%). Une surmortalité qui souligne la gravité du problème dans la cité phocéenne.
Décès et maladies évitables : ce que Marseille gagnerait à respirer un air plus sain
Quels bénéfices sanitaires Marseille pourrait-elle espérer si elle parvenait à respecter les nouveaux seuils européens de qualité de l’air fixés pour 2030 et 2050 ? Selon l’étude EQIS-PA Marseille, les retombées seraient considérables.
En atteignant les valeurs de 2030, la ville éviterait près de 230 décès prématurés chaque année : 100 liés aux particules fines (PM2,5) et 130 au dioxyde d’azote (NO₂). L’horizon 2050, plus ambitieux encore, permettrait d’épargner environ 900 vies — 600 décès dus aux PM2,5 et 300 au NO₂.
La baisse de la pollution ne sauverait pas seulement des vies, elle réduirait aussi les maladies chroniques. Les scénarios de réduction des concentrations entraîneraient une diminution des cas de pathologies respiratoires, cardiovasculaires et métaboliques.
Chez les enfants, par exemple, jusqu’à 80 cas d’asthme liés au NO₂ et 60 dus aux PM2,5 pourraient être évités si les seuils de 2030 étaient atteints. Ces chiffres grimperaient à 530 et 380 cas évités respectivement si Marseille appliquait les valeurs encore plus strictes recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Sources Inspirons! (media d'Atmosud) : https://lnkd.in/e7PAztae